L'œuvre de Didier Vermeiren s'est développée dans un va et vient perpétuel entre passé et présent, entre interprétation de l'histoire de la sculpture et exploration contemporaine de ses possibilités essentielles. Ses premières œuvres, au début des années 1970, se situent au croisement de l'art conceptuel, du minimalisme et de la tradition moderne de la sculpture. Par la suite, la documentation photographique de ses propres œuvres a pris de l'importance, au point de former partie intégrante de son travail et de susciter la création d'œuvres - photographiques - à part entière. 

« La sculpture de Didier Vermeiren est le lieu de relations subtiles tissées entre passé et présent, histoire et mémoire, matière et forme, volume et espace. Du socle, réputé statique, il fait le point de départ et d’arrivée du mouvement, celui d’un constant retour sur soi, celui des relations des œuvres entre elles, celui du spectateur dont l’attention est captée par un jeu de forces contraires." ( texte de Catherine Elkar extrait de l'avant-propos du catalogue de l'exposition Construction de distance, FRAC Bretagne, 2017). Quant à ses photographies, ce sont au musée et dans l’atelier que Vermeiren les prend. « Avec la photographie-de-sculpture, Vermeiren s’empare, comme il l’a fait avec le socle, d’un élément appartenant à l’appareil de médiation de l’œuvre afin d’enregistrer la confrontation de la sculpture à la réalité d’un lieu, au voisinage d’autres sculptures, ou à la réalité du procès de production. » (extraits du texte de Michel Gauthier « Recherche de la base et du présent » dans le catalogue Didier Vermeiren : Construction de distance,  Frac Bretagne, Rennes, 2017.)

« Mes sculptures se réfèrent aux œuvres d’autres sculpteurs, mais aussi aux miennes »  dit Vermeiren. Ainsi l’ensemble de 9 photographies de 2015 montrant l’un des plâtres des Etudes pour la Pierre, Mouvements 1 à 9 enveloppé de tulle fait partie d’un corpus de références: Auguste Rodin et ses Cariatide à la pierre et Cariatide à l’urne , Carl André avec Equivalent VII (1966) mais aussi les propres sculptures de Vermeiren : L’Urne, 2009, La Pierre, 2012 la série Etude pour la Pierre de 2007 en bois et bien sûr Etudes pour la Pierre, Mouvements 1 à 9, 2014.

 

De nombreux musées et institutions lui ont consacré des expositions personnelles, tels entre autres le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles et la Villa Arson à Nice en 1987, la Kunsthalle de Zurich et la Galerie nationale du Jeu de Paume en 1995, la Maison Rouge à Paris en 2012, ou le Skulpturenpark Walfrieden à Wuppertal en 2012-2013. Sa dernière exposition personnelle, Construction de distance, en 2017 au Frac Bretagne, s'est accompagnée de la parution d'un nouveau catalogue. 

 

Didier Vermeiren a également participé à plusieurs expositions collectives dans des institutions internationales (Moma en 1984, Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou en 1987 et 1997, Grand Palais en 2017…) et a représenté la Belgique à la Biennale de Venise en 1995. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques nationales et internationales (notamment la Tate à Londres, le Musée national d'art moderne à Paris, le Hirshhorn museum à Washington…)

Didier Vermeiren est né en 1951 à Bruxelles, il vit et travaille entre Paris et Bruxelles et enseigne depuis 2002 à la Kunstakademie de Düsseldorf en Allemagne, et depuis 1991 à De Ateliers à Amsterdam, au Pays-Bas.