Encadrée
Ici, Éden
Exposition collective sous le commissariat d'Audrey Teichmann avec des oeuvres de Marion Baruch, Les Frères Chapuisat, Caroline Corbasson, Karim Forlin, Koka Ramishvili, Peter Regli, Stéphane Thidet et Bernard Voïta.
04.07 - 04.09.2019
Ici, Éden est un oxymore : s'il est ici, l'Éden n'est pas. Le « jardin des délices » n'a pas de lieu, sinon par analogie, mémoire culturelle, ou rêve d'anticipation. Il est une vue de l'esprit, cette « promesse brisée » qu'est l'art selon Adorno, pour qui toute œuvre - comme tout Éden - est de l'ordre de l'inconciliation : elle « promet ce qui n'existe pas » (1).
L'exposition collective Ici, Éden propose un lieu lui-même fondé sur la question d'un « musée imaginaire », pendant physique du jardin merveilleux. À travers les œuvres d'un ensemble d'artistes réunis en un lieu clos, se dessinent trois espaces, tenant pour l'un d'une genèse, de matières primitives ou premières ; pour l'autre de simulacres de nature ; pour le dernier, d'une réactivation de la traditionnelle dichotomie nature / culture à la lumière néon. Tout y est question d'artifices : cette marge du réel sujette au réel.
1. Theodor Adorno, Théorie esthétique, Klincksieck, 2011, p. 112
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